La révolution sans arme ni haine ni violence ?



Bon. Soit. Eric Cantona n'en est pas à son premier bon mot et celui-ci me laisse un peu perplexe. Bien sûr, je reconnais que nous sommes à une période où nous voulons tous que les choses bougent, que le rapport de force dans ce monde ultracapitaliste s'inverse ou au moins s'égalise.

Une révolution ? mmm... Toutes les révolutions (au sens éthymologique : tourner sur soi-même...) se sont montrées - à mes yeux - foireuses à long terme. Du sang, des armes, de la violence idéolologique, des morts pour changer... la classe dominante, et puis c'est tout. Et toujours les mêmes qui se font arnaquer.

Ah ! Là, M. Cantona nous propose une révolution simple : faire tomber le système par son axe centrale, les banques. Pas mal. Mais posons l'éternelle question qui gêne : "Et alors ?"
Ben oui : et alors, qu'est qu'on fait ?
Tout le monde se balade le 7 décembre avec ses billets, en espérant de toutes ses forces qu'il n'y ait pas une recrudescence des vols à l'arraché ?
Imaginons : "Le système est par terre, youpi, on a gagné !". Maintenant que les banques sont mal en point, des centaines d'entreprises, à court de liquidités, vont devoir faire du licenciement économique pour alléger les charges fixes. Et pan, le coup de l'arroseur arrosé : le petit salarié qui voulait participer à sa manière à la révolution se retrouve avec ses maigres économies chez lui et... sans emploi.

C'est comme le film "The Box", de Richard Kelly. Cela paraît si simple et presque trop beau au départ, mais les conséquences pour chacun risquent d'être lourdes, et dépassent, je pense, l'imagination de M Cantona.