Jean-Christophe : factotum musical d'1,80 m, autrefois connu sous le nom de JeF, en forme de tête chercheuse, défricheur de pas grand-chose sauf de lui-même. On l'aurait vu dans le Vercors sauter à l'élastique. Sa trilogie Mental Bazar Électrique (Rage - 2009, Ombre - 2012, Grâce - 2017) reste à ce jour sa plus grande oeuvre certifiée disque de plastique en dépassant la dizaine d'exemplaires vendus.
On sait de source sûre qu'il confond crayon de papier et fer à souder. Il s'est aussi essayé à la guitare ; cependant, constatant son niveau moyen, il s'est dit à juste titre qu'en ayant plusieurs belles guitares, ça passerait mieux.
Auto-producteur convaincu, Jean-Christophe a pu explorer tous les corps de métier : compositeur, parolier, chanteur, guitariste, ingénieur du son, graphiste, community manager ainsi que stagiaire pour faire le café qu'il fait très bien par ailleurs. Noir et sans sucre. Certains disent qu'il assure, d'autres se montrent plus circonspects dont lui-même, éternel insatisfait.
Les débuts
En rencontrant Franck dans une TGV Perpignan-Paris (authentique !), Jean-Christophe ne savait pas encore qu'ils allaient devenir JeF. Le duo ainsi formé et a donné naissance à 3 beaux albums : JeF, Face à face et Portrait(s), étonnante mosaïque de styles musicaux tâtant déjà un peu de l'expérimentation sonore. Un peu. Franck prenant la tangente et le nom de Monsieur Copain, Jean-Christophe/JeF devient tout seul face à lui-même - mais Franck n'étant jamais loin - et se place sous le signe de ses mentors pour expérimenter toujours plus : Alain Bashung pour les paroles, Nine Inch Nails ou Radiohead pour la production, Brian May ou David Gilmour pour les sons de guitare.
L'idée la plus farfelue lui est venue alors : raconter de l'intérieur son expérience de la dépression sous forme de trilogie. La colère née du refus de son état (Rage), l'acceptation de la maladie et la chute (Ombre) et enfin la rédemption et la renaissance (Grâce). Mental Bazar Électrique était née ! Un projet aussi dense qu'étrange à ne pas écouter à côté d'objets coupants ou d'une fenêtre ouverte. Il en est fier, sa maman aussi.
L'après-trilogie
Un jour en se rasant, Jean-Christophe a trouvé soudainement JeF rasoir. La fin de la trilogie doit aussi sonner le glas de JeF, sorte de peau mimétique devenu inutile ou inadaptée.
Qu'en est-il de son avenir musical ? Et il n'en révèle rien. Ce qui revient à dire qu'il n'en sait strictement rien. Des collaborations, plus de rencontres et plus d'explorations. Comprendre : il va essayer de jouer ce qu'il ne sait pas jouer. Chanter plus, se la jouer moins.
Quelques infos superfétatoires
- Il a conçu un boîtier triple "splitter de signal / préampli FET / simulateur de HP" pour jouer de 4 sons simultanément : guitare, orgue, synthétiseur et basse. Un concert ne peut commencer que lorsque la salle entière est connectée à son rack d'effets. Il est connu pour jouer sans ampli.
- Il est incapable d'acheter une guitare sans la modifier. Certaines - malheureuses !- ont subies des changements si lourds qu'elles en sont méconnaissables. Il en a brûlé une justement appelée la "Firecaster".
- Il aurait écrit deux opéras, des musiques de courts métrages, des pièces de musique sacrée et même de la musique new age. En même temps... personne n'est allé vérifier ! Et si on n'en a pas beaucoup entendu parler, c'est que ce n'était pas bien fameux.
- Analyse musicale, cours de contrepoint et d'écriture musicale font partie de son cursus pour briller en société.
De Ars Fractalis
Ne s'estimant pas assez "prise de tête", Jean-Christophe est aussi artiste fractaliste. Cela consiste à créer des images abstraites à l'aide de formules mathématiques. Pour les nuls en maths, c'est antalgiques obligatoires. Selon ses dires, c'est au "croisement de l'esthétique et de la technologie. Comme en musique, on y parle de motifs, de rythmes, de répétitions et d'auto-répétition, d'harmonie... Et il s'agit de faire du beau à partir des nombres : c'est quasi mystique !". Bref, il y croit.