Je ne résiste pas à l'envie de partager avec vous un édito plein de poésie, extrait d'une newsletter d'Audiofanzine, un webzine auquel je suis "abonné".
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"70 battements
par minute dans le cœur d'un homme. A ce rythme-là, ce sont 4200
battements écoulés en une heure, 100 800 en une journée, plus de 3
millions par mois et presque 37 millions à l'échelle de cette année
2010. 37 millions de battements qui, selon qu'ils ont rythmé la vie de
tel ou tel homme sur la petite planète bleue, ont vu défiler tout et
son contraire de bonheur, de douleur, d'espoir, de renoncement, d'amour
et de colère...
C'est celui-ci qui s'est fait quitté, ou celle-là qui
vient de trouver l'amour de sa vie, ou encore cet autre qui enterre un
ami et court à la maternité entendre les premiers babils de son enfant.
C'est ce type de 20 ans qui abandonne les études et qui les reprendra à
60, cette femme qui vient de lâcher son job pour un autre, cet homme à
qui l'on a demandé de quitter le territoire et qui revient dans son
pays natal, cette vieille entreprise qui ferme pendant que cette
startup monte, cet ado qui découvre émerveillé la littérature ou cet
écrivain qui reçoit, une fois de plus, une lettre lui annonçant que son
manuscrit ne sera pas publié. Ce sont encore ces deux pays qui font la
paix et cet autre qui rompt un cesser-le-feu, et les feux d'artifice de
répondre, par delà les continents, au tir des mortiers, les éclats de
rire aux cris, le silence au bruit, et vice et versa, le tout prenant
des allures d'orchestre qui s'accorde avant l'opéra, un indescriptible
chaos dont s'élève toute la complexité humaine, un incroyable vacarme
dont seuls les musiciens savent faire des mélodies, pour qu'à la fin,
de mélodie en mélodie et de musicien en musicien, la symphonie humaine,
à l'unisson de 7 milliards de cœurs à 70 BPM, parvienne enfin à
habiller de sens le désordre apparent du monde.
Il y eut un soir. Il y eut un matin. Une année s'achève et une autre commence sur une partition vierge : la vôtre."