L'imprudence : de la grâce en noir.

Ai-je besoin de le redire, je suis fan d'Alain Bashung. Je l'ai découvert sur le tard, en 1998 lors de la sortie de "Fantaisie Militaire" (une pure merveille).

L'album suivant sorti en 2002 et judicieusement baptisé "L'imprudence" tant le style, les textes et la musique sont poussés dans les champs expérimentaux, m'a plus profondément bouleversé.

J'y ai retrouvé tous les éléments qui font le style Bashung : les textes, les phrasé, et une ambiance musicale plus proche d'une musique de film que d'un album.
Le quatuor à cordes de "Tel" annonce la couleur.

Les rythmes sont eux aussi très déstructurés. La batterie fournit rarement un "beat" carré et simple (écouter "Faites Monter" ou encore "Je me dore"). Il utilise un chant quasi-parlé rappelant Serge Gainsbourg... Tout est là pour dérouter, rendant l'album certes plus difficile d'accès mais littéralement passionnant !

Bashung s'aventure à nous livrer des titres plus expérimentaux comme "Jamais d'autres que toi" ou "Faisons envie" où l'on entend clairement qu'il chante complètement ivre.
Cet album reste pour moi un exemple d'audace. Et sachez-le, il est resté 6 semaines en têtes des ventes. Comme quoi le public sait suivre quand on lui propose du boulot de qualité...

Pour écouter cette merveille, ce trésor de grâce en noir, c'est ici.