"Innover, c'est arrêter d'avoir de vieilles idées". J'aime cette phrase car elle simplifie le processus de création, elle libère la créativité. Inventer, c'est oublier les vieux réflexes, les recettes qui nous rassurent, les tics et les manies.
Depuis plusieurs mois, j'étais confronté à une sécheresse de plume : impossible d'écrire la moindre ligne mélodique ou d'enchaîner deux accords. Bon d'accord, il y a plus grave dans la vie, soit. Mais il se trouve que c'est mon oxygène, que c'est aussi comme cela que je respire. Passé les premiers mois où j'annonçais crânement "Ouiiii, c'est celaaa, je fais une pause dans mes activitééés..." feignant un détachement pour éluder les questions, l'angoisse est montée d'un cran. Et si tout ça s'était fini ? Et si les milliers de sons ne revenaient plus envahir ma tête ? Sans la musique, ma vie me semble vidée de sa substance...
Je me suis rassuré en fouillant dans mes nombreux carnets qui me suivent depuis des années. J'y note toutes mes idées musicales bonnes ou mauvaises, partielles ou complètes : c'est un réservoir à sons potentiels énorme ! Seulement voilà : plus je cherchais quelque chose, moins je me trouvais. Toutes ces idées que je lisais, relisais en espérant retrouver la flamme sacrée me renvoyaient à celui que j'étais, comme autant d'échos du passé qui comme son nom l'indique est... passé.
Les sons que j'entendais en lisant semblaient datés, ou trop démonstratifs, trop maniérés ou trop partiels. Et puis ne sommes-nous pas censés proposer la musique de demain ? Et se replonger dans ces notes - certaines sont vieilles de plus de 8 ans - n'est-ce pas proposer celle du passé ?
Du coup, j'ai pris une décision étrange mais très libératrice : j'ai brûlé l'ensemble de mes carnets. Oui, ayant l'inspiration à zéro, j'ai décidé de détruire le seul moyen de pouvoir écrire de la musique !
Un geste totalement contradictoire ! Pourtant, faire table rase du passé permet de mieux inventer le futur (oui, je sais c'est beau !). Ça fait vraiment du bien, je ne pensais pas que cela puisse être aussi libérateur ! La création se doit d'être dans l'instant, dans l'immédiat et surtout dans la jubilation !!
Ceci dit, je n'avais toujours pas réglé mon problème. Certes, brûler des carnets est jouissif (quoique peu écologique) mais cela ne fait pas revenir l'inspiration. Et c'est là au détour d'un blog que je fais la connaissance - par Internet interposé - de Marie O., auteur de mots brûlants et dont la rythmique de la langue m'a de suite happé. Son texte "Les hommes que j'aime" m'a dès la lecture embarqué dans son rythme, sa logique, sa tendresse. Et là, curieusement, une batterie est apparue avec un motif en contrepoint du texte. Puis une basse, puis une guitare. Enfin la voix, grave et mate. Presque timidement et pourtant avec clarté, les sons revenaient : vous n'imaginez pas l'état de bonheur dans lequel j'étais !
L'inspiration n'est plus comme avant lorsqu'elle me balançait un paquet de 12 ou 15 idées à la fois, mais qu'importe ! L'essentiel est là : ma tête résonne à nouveau et cela me rend à nouveau heureux. J'écris peu, sans doute mieux car je prends plus le temps. Mais surtout j'ai retrouvé mon oxygène.
Depuis plusieurs mois, j'étais confronté à une sécheresse de plume : impossible d'écrire la moindre ligne mélodique ou d'enchaîner deux accords. Bon d'accord, il y a plus grave dans la vie, soit. Mais il se trouve que c'est mon oxygène, que c'est aussi comme cela que je respire. Passé les premiers mois où j'annonçais crânement "Ouiiii, c'est celaaa, je fais une pause dans mes activitééés..." feignant un détachement pour éluder les questions, l'angoisse est montée d'un cran. Et si tout ça s'était fini ? Et si les milliers de sons ne revenaient plus envahir ma tête ? Sans la musique, ma vie me semble vidée de sa substance...
Je me suis rassuré en fouillant dans mes nombreux carnets qui me suivent depuis des années. J'y note toutes mes idées musicales bonnes ou mauvaises, partielles ou complètes : c'est un réservoir à sons potentiels énorme ! Seulement voilà : plus je cherchais quelque chose, moins je me trouvais. Toutes ces idées que je lisais, relisais en espérant retrouver la flamme sacrée me renvoyaient à celui que j'étais, comme autant d'échos du passé qui comme son nom l'indique est... passé.
Les sons que j'entendais en lisant semblaient datés, ou trop démonstratifs, trop maniérés ou trop partiels. Et puis ne sommes-nous pas censés proposer la musique de demain ? Et se replonger dans ces notes - certaines sont vieilles de plus de 8 ans - n'est-ce pas proposer celle du passé ?
Du coup, j'ai pris une décision étrange mais très libératrice : j'ai brûlé l'ensemble de mes carnets. Oui, ayant l'inspiration à zéro, j'ai décidé de détruire le seul moyen de pouvoir écrire de la musique !
Un geste totalement contradictoire ! Pourtant, faire table rase du passé permet de mieux inventer le futur (oui, je sais c'est beau !). Ça fait vraiment du bien, je ne pensais pas que cela puisse être aussi libérateur ! La création se doit d'être dans l'instant, dans l'immédiat et surtout dans la jubilation !!
Ceci dit, je n'avais toujours pas réglé mon problème. Certes, brûler des carnets est jouissif (quoique peu écologique) mais cela ne fait pas revenir l'inspiration. Et c'est là au détour d'un blog que je fais la connaissance - par Internet interposé - de Marie O., auteur de mots brûlants et dont la rythmique de la langue m'a de suite happé. Son texte "Les hommes que j'aime" m'a dès la lecture embarqué dans son rythme, sa logique, sa tendresse. Et là, curieusement, une batterie est apparue avec un motif en contrepoint du texte. Puis une basse, puis une guitare. Enfin la voix, grave et mate. Presque timidement et pourtant avec clarté, les sons revenaient : vous n'imaginez pas l'état de bonheur dans lequel j'étais !
L'inspiration n'est plus comme avant lorsqu'elle me balançait un paquet de 12 ou 15 idées à la fois, mais qu'importe ! L'essentiel est là : ma tête résonne à nouveau et cela me rend à nouveau heureux. J'écris peu, sans doute mieux car je prends plus le temps. Mais surtout j'ai retrouvé mon oxygène.