Le cauchemar des chiens

Dans ton cou la marque de l'esprit
Dans tes bras celle du hasard
Dans ta bouche marchent aujourd'hui
Les légions et les porte-brancards

Tu es les heures qui arrivent
De loin, en ordre dispersé,
Tu es celui de l'autre rive
Aux échos démultipliés

Dans tes mains l'écrit des sillons
Dans tes yeux l'éclat des années
De tes pieds les lettres font
Comme un sigle dépassé

Tu es le regard des autres,
Ceux de l'autre passé
Tu es le nouvel apôtre
D'une religion ensorcelée

Et les esprits s'accumulent
Au rythme des jours en bleu
Les dos des braves s'acculent
Aux murs bruns et face à eux

Les canons et bouches à feu
prêts à verser le sang
se dressent et sonnent l'aveu
De la faillite de nos présents

Nous n'aurons plus que nos cellules
Tatouées par les anciens
Pour comprendre ce préambule
Au cauchemar des chiens !