Promenade

Elle me tient par la main, me devançant à peine
Me montre le chemin, le ciel et la plaine
“Tu n’as pas les yeux de vérité !”
dit-elle.
Ouvrant la bouche, m’offrant son souffle salé,
elle se dénude, dévoilant ses sommets.
“Ne dis pas que tu ne vois rien”
dit-elle.
“Regarde loin, oui, regarde loin
Par-delà les toits, par-delà les cités,
étends ton regard par-delà les sommets.
C’est là que je suis, c’est là que je vais.”
dit-elle.
Je la respire comme je la perds
Elle s’évapore et je l’espère
Après bien des détours je m’assois,
suis sa ligne sinueuse. “Arrête-toi là !”
dit-elle.
“Ici commence le son,
ici commence la lumière.
Ici vivent les millions
qui meurent les yeux ouverts !”
dit-elle.
Et c’est l’autour qui me voit
Et c’est l’autour que je sens
“Je n’ai pas ce que tu es venu chercher.
Je sais pourtant ce que tu veux.”
dit-elle.
Chaque jour je la laisse me hanter
et ses bras viennent m’enlacer.