Le marginal - Ennio Morricone



Le Marginal d'Ennio Morricone (comme beaucoup d'autres de ses musiques) est une sorte de madeleine de Proust pour moi. À douze ou treize ans, j'avais cette envie très nette de devenir comme lui, un compositeur de musiques de films. Chez lui tout est inventif : cette basse slappée accompagnée d'un orchestre "staccato" jouant à l'unisson donne un résultat unique. Dans d'autres des ses musiques, il incorpore des sons non musicaux, des cris, mais aussi des guitares électriques, des choeurs parlés ou scandés...



Cependant ce thème me fait immédiatement penser à mon grand frère. J'ai lu récemment un article sur l'influence des aînés sur les goûts musicaux des plus jeunes dans la fratrie. À n'en pas douter, mon grand frère a largement influencé mes goûts puisque c'est lui qui m'a initié à des sons nouveaux : Ennio Morricone, Jean -Michel Jarre, Vangelis (Blade Runner), puis Depeche Mode avec le tonitruant Music For The Masses et enfin U2 et leur incontournable Joshua Tree lorsque je grenouillais encore dans la musique classique. Il écoutait ces artistes qui sont restés pour moi des guides sonores : Morricone (intégrer des sons non musicaux, élargir l'écriture classique), Jarre et Vangelis (l'art de l'architecture sonore, l'amour des synthétiseurs) et en fin U2 (la découverte de la guitare électrique et de ses effets).

Plus tard, c'est encore mon grand frère qui me donnera le sésame de l'écriture et de la production (l'autoproduction) musicale : la M.A.O., la Musique Assistée par Ordinateur. Il m'a poussé - et grand bien lui en a fait - à investir mes économies dans mon premier ordinateur et ma première carte son. Ma première STAN, Station de Travail AudioNumérique, a été un véritable catalyseur et a décuplé mes possibilités d'écriture.

Le plus amusant, c'est que le toute première oeuvre que j'ai écrite (vers l'âge de 13 ou 14 ans) s'appelait "L'épopée fantastique" dans le style de... Ennio Morricone !