Comment bien se planter avec la méditation de pleine conscience

 


La méditation de pleine conscience a le vent en poupe ! On en parle partout et dans tous les médias. Et l'idée est aussi récupérée dans des domaines inattendus comme les ressources humaines. Par moments, ça vire un peu à la foire, on dit tout et n'importe quoi à son sujet et surtout on lui attribue nombre de mérites et vertus ! Ne serait-ce pas le moment de faire un peu le tri ? 

D'abord, c'est quoi la méditation de pleine conscience ?

La méditation de pleine conscience est la version occidentalisée et "dé-spiritualisée" de la méditation venue d'Asie. Elle est née en 1979 au Centre Hospitalier Universitaire du Massachusetts sous le nom de MBSR - Mindfulness-Based Stress Reduction, et était destinée aux patients souffrant de douleurs chroniques ou ayant subi des traitements lourds.

Dès le départ, elle avait un but. Et ça, ça me chiffonne, j'y reviendrai plus loin.

Comment on la pratique ?

C'est tout simple : il suffit de se poser au calme et de focaliser son attention sur le moment présent, sans juger de l'expérience. C'est tout. Inutile d'en faire un livre complet.

Selon les courants de méditations, on utilise un objet d'attention différent pour se focaliser sur l'instant présent. Un mantra (une phrase courte répétée mentalement indéfiniment), une bougie, un son que l'on émet ou que l'on joue, ou enfin sa propre respiration. C'est sur cette dernière que la méditation de pleine conscience propose de se concentrer.

Il faut la pratiquer tous les jours, par exemple 10 minutes tous les matins, mais cela peut être le soir ou le midi, selon notre emploi du temps. C'est une gymnastique de l'esprit : nous faisons du sport pour le corps, nous pratiquons la méditation pour l'esprit.

À quoi ça sert ?

La méditation de pleine conscience n'a qu'un seul but : nous apprendre à lâcher prise. À laisser pisser, dit plus vulgairement. En la pratiquant régulièrement, nous apprenons à nous recentrer sur la respiration et à laisser passer les idées comme "c'est long", "j'ai faim", "j'ai mal", "à quelle heure est ma réunion ?", "il faut que j'aille chercher les enfants à 16h30". À chaque fois, nous lâchons l'idée, nous la laissons partir comme un nuage passe dans le ciel, et nous redirigeons notre attention sur notre respiration. 

Plus je vais à la salle de sport, plus je prends du muscle. Plus je pratique la méditation, plus je suis capable de lâcher prise, de lâcher une idée. J'apprends le détachement, je suis moins têtu, je mets moins d'ego dans chacune de mes discussions. Je suis plus cool.

Comment bien se planter avec la méditation de pleine conscience ?

Voici mes conseils pour bien se planter avec la méditation de plein conscience.

  • Croire que ce n'est pas pour soi. En fait, la méditation est réservée à tout le monde et à tout âge.
  • La pratiquer un peu comme on veut. Non, il vaut mieux miser sur l'assiduité, la régularité. Comme en sport, quoi.
  • Se donner un but : moins de stress, moins de poids, moins de douleur, soigner son couple, changer. C'est un des meilleurs moyens de se planter. La méditation n'a pas d'autre but que de nous exercer à lâcher prise. Le reste n'est que la conséquence de cela et c'est en bonus, c'est cadeau. Mais cela ne doit pas être un but en soi, vous serez assez déçus.
  • Croire qu'on va devenir meilleur. Nous restons la même personne, avec les mêmes qualités, les mêmes défauts. Nous savons juste un peu mieux lâcher prise et, avec le temps, prendre les évènements avec un peu de recul. Mais il n'y a pas de révolution. Personnellement, je suis beaucoup plus cool, mais je reste râleur de temps en temps !
  • Se décourager parce que trop d'idées passent par la tête. Il ne faut pas croire que la pleine conscience est atteinte par tous les pratiquants de la méditation, même les plus assidus. Nous avons nos jours. Certains jours, l'esprit est clair et la méditation facile, aisée, plaisante. D'autres jours, c'est n'importe quoi, l'esprit pense à des tas de trucs, ne reste jamais centré et nous faisons des efforts pour revenir au temps présent. Et bien ce n'est pas grave, c'est ainsi. Il ne faut pas être dur avec soi parce que l'esprit s'agite. Il apprend.
  • Y aller à fond. Tout doux : nul besoin de faire la position du lotus, avec le pouce et l'index qui forment un cercle. Nul besoin de forcer. L'humilité et la douceur avec soi sont la base de l'apprentissage. On se choisit un bon moment, une position qui nous convient (assis, couché, en tailleur, etc.), de la musique ou un fond sonore ou rien du tout,  et on se donne un temps limité. Des applications gratuites existent pour cela, des sortes de minuteurs de méditation. Si vous souhaitez payer pour cela, c'est votre choix. Mais à la base, la méditation est gratuite et illimitée !
J'espère que cet article vous a éclairé sur la pratique de la méditation de pleine conscience. Je vous souhaite de belles séances de méditation pour apprendre à lâcher prise, et seulement cela !